les objectifs du millénaire à mi chemin

Les objectifs du Millénaire sont-ils réalistes ? :


Ban Ki-moon le Secrétaire général des Nations Unies dans son introduction du rapport 2008 : Objectifs duMillénaire pour le développement écrit :
En adoptant la Déclaration du Millénaire en l’an 2000, la communauté internationale s’est engagée à « n’épargner aucun effort pour affranchir des millions d’hommes, de femmes et d’enfants du joug terrible et déshumanisant de la misère.» Nous avons parcouru la moitié du chemin menant vers la date butoir – 2015 – pour réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement.
Les OMD sont l’expression des aspirations en matière de développement du monde dans son ensemble. Mais ce n’est pas tout : ils englobent des valeurs et des droits fondamentaux universellement reconnus, tels que le droit de vivre à l’abri de la faim, le droit à une éducation de base, le droit à la santé et une responsabilité envers les générations futures. Nous avons accompli des progrès importants vers la réalisation de ces huit objectifs, mais nous ne sommes pas sur la bonne voie pour remplir nos engagements;

À l’horizon de 2015 et au-delà, il ne fait pas de doute que nous pouvons atteindre l’objectif ultime :nous pouvons éliminer la pauvreté. Dans la majorité des cas, l’expérience a prouvé la validité des accords du passé sur la voie à suivre; en d’autres termes, nous savons ce qu’il faut faire. Mais cela exige un effort indéfectible, collectif et de longue durée. Nous avons perdu du temps. Nous avons laissé passer des occasions et nous sommes confrontés aujourd’hui à de nouveaux défis, ce qui rend la tâche plus ardue. Il est de notre responsabilité de rattraper le temps perdu – et de mettre tous les pays, ensemble, fermement, sur la voie qui nous mènera vers un monde plus prospère, plus durable et plus équitable.

Des progrès réels ont été accomplis dans certains secteurs des OMD, même dans les régions posant les plus grands problèmes, et un certain nombre de cibles devraient être atteintes à la date butoir, essentiellement en 2015 :
• L’objectif global visant à réduire de moitié la pauvreté absolue est à la portée de l’ensemble de la planète;
• Dans toutes les régions sauf deux, le taux de scolarisation dans le primaire est d’au moins 90 %;
• L’indice de parité des sexes dans l’éducation primaire est d’au moins 95 % dans six des 10 régions, y compris les plus peuplées;
• Les décès dus à la rougeole ont chuté, passant de plus de 750 000 en 2000 à moins de 250 000 en 2006, et près de 80 % des enfants des pays en développement sont aujourd’hui vaccinés contre la rougeole;
• Le nombre de décès dus au sida a reculé, passant de 2,2 millions en 2005 à 2,0 millions en 2007, et le nombre de personnes nouvellement infectées a diminué, passant de 3,0 millions en 2001 à 2,7 millions en 2007;
• La prévention du paludisme gagne du terrain, avec une utilisation largement répandue des moustiquaires imprégnées d’insecticide pour les enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne : dans 16 pays sur 20, leur utilisation a au moins triplé depuis environ 2000.
• L’incidence de la tuberculose devrait marquer le pas et commencer à reculer avant la date butoir de 2015;
• Près de 1,6 milliard de personnes supplémentaires ont aujourd’hui accès à l’eau potable, par rapport à 1990;
• L’utilisation de substances appauvrissant la couche d’ozone a pratiquement été éliminée, ce qui a contribué aux initiatives visant à ralentir le réchauffement planétaire;
• La part des bénéfices tirés des exportations des pays en développement consacrée au service de la dette extérieure est passée de 12,5% en 2000 à 6,6% en 2006, ce qui leur a permis de consacrer davantage de ressources à la lutte contre la pauvreté;
• Le secteur privé a amélioré l’accès à certains médicaments essentiels et a propagé rapidement la téléphonie mobile dans le monde en développement.

Mais il y a aussi tout un éventail d’objectifs et de cibles qui risque de ne pas être atteint si une action vigoureuse n’est pas entreprise de toute urgence pour redresser la situation :
• La proportion de personnes en Afrique subsaharienne vivant avec moins d’un dollar par jour;
• Un quart environ des enfants des pays en développement souffre d’insuffisance pondérale et l’avenir de ces enfants est compromis par les conséquences à long terme de la dénutrition;
• Sur les 113 pays qui n’ont pas établi la parité entre les filles et les garçons en termes de scolarisation primaire et secondaire avant la date butoir de 2005, 18 seulement sont sur la bonne voie pour atteindre cet objectif d’ici à 2015;
• Près des deux tiers des femmes qui travaillent dans le monde en développement ont un emploi précaire, travaillant à leur propre compte ou pour leur famille, sans rémunération;
• Dans un tiers des pays en développement, on compte moins de 10 pour cent de femmes parlementaires;
• Plus de 500 000 femmes enceintes dans les pays en développement meurent chaque année en couches ou de complications liées à leur grossesse;
• Près de 2,5 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population du monde en développement, vivent sans système d’assainissement;
• Plus d’un tiers d’une population urbaine en pleine expansion dans les pays en développement, vit dans des bidonvilles;
• Les émissions de dioxyde de carbone ont encore augmenté malgré le calendrier établi par la communauté internationale pour endiguer ce problème;
Les dépenses des pays développés au titre de l’aide extérieure ont diminué pour la deuxième année consécutive en 2007, et les engagements pris en 2005 risquent de ne pas être tenus;
• Les négociations commerciales internationales ont plusieurs années de retard et leur issue ne semble pas être à la hauteur des espoirs

Pour une étude approfondie des objectifs

Objectifs du Millénaire pour le développement

Sur le site Gapminder une animation de 2003 pointait les progrès mais aussi les limites de s objectifs : MDG Achievement Graphs, 2003


L'objectif du millénaire semble d'autant moins réaliste que :

Le monde à l’envers: le Sud finance le Nord :

"Selon les manuels d’économie, le capital devrait logiquement affluer des pays riches vers les pays en développement. cependant en réalité c’est l’inverse qui se passe. Si l’on se réfère à la balance des transactions courantes, comme le font le FMI et l’ONU, les pays en développement considérés globalement sont aujourd’hui des exportateurs nets de capitaux, certains pays industrialisés étant des importateurs nets.
Les Etats-Unis sont le plus gros importateur de capitaux, suivis par l’Australie, le Royaume-Uni et l’Espagne. Le déficit cumulé de la balance des transactions courantes pour ces pays dépassait
600 milliards de dollars à fin 2006. Par contre, un grand nombre de pays en développement présentent aujourd’hui une balance excédentaire de leurs transactions courantes.
Des chiffres du FMI ont servi à l’ONU pour calculer le transfert net de ressources financières. Ces calculs additionnent tous les apports – investissements, aide, crédits – et en déduisent tous les transferts dans le sens contraire sous forme d’intérêts et de bénéfices, ainsi que l’accroissement des réserves monétaires internationales et les placements de capitaux privés à l’étranger. Le transfert financier net d’un pays déterminé correspond en principe – avec le signe
inverse – au solde du bilan des exportations et importations de biens et services.
Il ne serait toutefois guère utile d’accroître l’aide au développement si l’on ne fait rien en même temps pour juguler et inverser le flux financier du Sud vers le Nord. La politique internationale se doit ainsi non seulement de veiller aux apports financiers, mais aussi de contrôler les mouvements inverses.
Si davantage de capitaux s’écoulent du Sud au Nord que dans le sens contraire, cela porte préjudice à la mobilisation de ressources locales. Il devient impossible de financer les investissements nécessaires à partir de capitaux locaux. Cela freine la croissance et rend les pays
en développement encore plus tributaires des afflux de fonds extérieurs – souvent très fluctuants et difficiles à prévoir. Cette hémorragie financière explique au moins en partie pourquoi il n’a pas été possible jusqu’à présent de mieux combattre la pauvreté dans le monde"

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